Si tu meurs, elle reviendra

Si tu meurs, elle reviendra

de Maud Tabachnik

Editions Flammarion - Collection Émotions

 Un petit bourg au nord de l'Écosse.

Un père et une mère préparent une fête chaleureuse pour leur fille unique, la plus belle réussite de leur vie,

une jeune femme dynamique, intelligente, aimante, qui rentre à la maison pour quelques jours.

Un mauvais concours de circonstances : un train en avance, un chauffeur de taxi en retard,

la belle impatiente qui s'avance sur le chemin avec sa valise alors qu'il fait nuit,

un homme, ivre peut-être, qui roule trop vite sur cette petite route aux virages traîtres.

Et une famille vole en éclat en un quart de seconde...

Francis et Maureen O'Mara se retrouvent plongés dans l'enfer du deuil et de l'impuissance.

Le shérif local et ses subordonnés n'ont que trop peu d'indices,

seule une trace de pneus a été relevée, un peu de peinture sur la jambe de la jeune victime,

et aucun témoin n'a vu l'accident ou la voiture impliquée.

Une seule certitude, pour avoir des pneus si larges et si creusés, il s'agit d'un gros véhicule de luxe,

un 4x4 ou une grosse berline,  un modèle cher, trop pour les habitants de cette petite bourgade.

L'enquête piétine, les parents de Patricia O'Mara s'impatientent,

peu à peu leur coeur s'emplit de haine, d'un désir de vengeance irrépréssible.

Francis décide alors de mener lui-même son enquête, pour trouver le coupable,

le monstre qui a préféré fuir les lieux plutôt que se porter au secours de sa Patricia,

l'assassin de sa fille unique.

Mais comment trouver un véhicule inconnu, un conducteur sans visage,

au coeur de son Écosse natale, vaste et sauvage ?

"Si tu meurs, elle reviendra" fait partie de la collection "Émotions" des Éditions Flammarion,

une collection de romans assez courts, ayant pour cible les adolescents à partir de 13 ans,

mais pour autant très agréables à lire aussi même en ayant déjà dépassé largement cet âge.

Ce roman de Maud Tabachnik illustre, comme les autres romans de la collection,

une émotion forte : la vengeance.

Autant le dire immédiatement: sa plume incisive et sombre, sert à merveille cette émotion brute,

irrépréssible, cette émotion qui s'insinue insidieusement et durablement,

comme un acide qui brûle l'âme de l'intérieur...

Francis O'Mara est une victime au même titre que sa fille,

il se retrouve plongé dans un deuil soudain, une souffrance inimaginable, lorsqu'un chauffard

renverse son unique fille et prend la fuite, la laissant agoniser sur le bas-côté du virage.

Une victime aussi, de cette émotion sans concession qu'est la vengeance...

Il ne veut et ne peut pas trouver le repos, tant que celui qu'il considère comme l'assassin de sa fille,

vit tranquillement, sans être inquiété pour l'acte qu'il a commis.

Il décide alors de prendre les rennes, de trouver lui-même ce lâche,

et de faire de lui ce que son coeur et cet acide qui le ronge lui dictent.

L'auteur nous plonge dans le coeur de cet homme meurtri, désespéré,

on ne peut qu'effleurer la douleur profonde qui l'assaille,

et pourtant, on ne cesse de se demander ce que l'on ferait à sa place,

si on laisserait, nous aussi, ce sentiment exalté qu'est la vengeance,

prendre le dessus sur nos valeurs, notre raison.

La chute, la fin, est abrupte et crue, au moins autant que l'a été la mort de Patricia...

Je ne connaissais pas les écrits de Maud Tabachnik, j'apprends après cette lecture,

qu'elle est auteur de thrillers nerveux, incisifs, et j'avoue avoir très envie,

après l'avoir découverte dans ce roman, de découvrir d'autres textes qu'elle a signé.

Décidemment, la collection "Émotions" porte bien son nom !

Pour découvrir un autre roman de cette très bonne collection, illustrant "la rage",

un petit clic sur l'image ci-dessous :

La fille seule dans le vestiaire des garçons

de Hubert Ben Kemoun

Comments

[Nahe]

Je vais le noter, je connais l'auteur en adulte et ce titre devrait plaire à ma fille !