J'aime mes cauchemars
J'aime mes cauchemars
de Séverine Vidal, illustré par Amélie Graux
Editions Gallimard - Collection Giboulées
Il était une fois une petite poulette qui faisait moults cauchemars.
Des monstres sous son lit, se perdre sur le chemin de l'école, se retrouver en petite culotte
au milieu de la cour de récréation, bref des cauchemars en veux-tu en voilà !
Sa maman était bien peinée de voir sa petite puce adorée remuée par des cauchemars,
voulant l'aider, elle ne lui raconta plus que des histoires rigolotes, des histoires pleines de fées,
de princesses, de rose, de bons sentiments, mais aussi une veilleuse pour protéger son sommeil.
Elle est gentille maman, mais... et si sa petite fille les aimait ses cauchemars ?
Ses monstres velus et dentus, ses terreurs nocturnes à elle...
Et si elle les adorait même ?
Au point de vouloir les garder, les choyer, les chouchouter !
Finalement, ses vrais cauchemars ce sont plutôt les princes dégoûlinants d'amour,
les licornes, les chatons mignons, tout ce qui est choubidou-tout-roudoudou !
Plus qu'une solution pour faire disparaître ces horreurs-là : éteindre la veilleuse,
planquer le doudou bien au fond sous l'oreiller, et s'endormir en espérant
que ses monstres, loups et autres créatures imaginaires adorés reviendront la hanter.
Voilà une vision du rituel du coucher qui chamboule les clichés.
Qu'une petite préfère ses monstres géants, poilus, et les bruits inquiétants du grenier,
à de douces licornes roses, ou des lumières réconfortantes,
c'est inédit, et... c'est savoureux !
Et c'est aussi très constructif, car un enfant a besoin d'apprendre à dompter ses peurs,
par lui-même, plutôt que tenter de les éviter.
Quand en plus la petite cocotte et ses affreux sont malicieusement croqués par les crayons
de couleurs de Amélie Graux, illustratrice ô combien talentueuse,
il n'y a plus qu'une chose à dire : Ouste à la mièvrerie !